Le mardi 24 décembre 2024, l’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité la révision de la loi portant fixation du budget général de l’État pour l’exercice 2024-2025. Le déficit global, initialement estimé à 449,6 milliards BIF, s’élève désormais à 521,7 milliards BIF. Selon le ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, cette augmentation reflète des imprévus financiers, notamment des dépenses supplémentaires liées au projet de chemin de fer et à l’achat de fertilisants pour un total de 197 milliards BIF.
Par ailleurs, des recettes attendues n’ont pas été réalisées, en partie à cause de l’insuffisance des machines à facturation électronique, dont seulement 500 sur 10 000 ont été livrées. Ces outils sont cruciaux pour améliorer la collecte fiscale, mais leur rareté a ralenti la digitalisation.
300 milliards de taxes non perçues : l’équité fiscale remis en cause
Les députés ont également interrogé le ministre sur les 300 milliards BIF de taxes non collectées par l’Office burundais des recettes (OBR). Ces arriérés concernent principalement des commerçants influents refusant de s’acquitter de leurs obligations fiscales. En dépit des rappels et sensibilisations, peu de sanctions ont été appliquées, suscitant des interrogations sur l’équité fiscale.
Le président Évariste Ndayishimiye a exigé une régularisation avant le 31 décembre, autorisant l’OBR à user de tous les moyens légaux. « Nous devons appliquer la loi de manière stricte pour rétablir la justice fiscale », a déclaré Nestor Ntahontuye.
Optimisation des dépenses publiques
Face aux contraintes budgétaires, le gouvernement a décidé de supprimer les missions jugées non essentielles. Chaque ministère devra désormais justifier l’importance de ses déplacements, une mesure visant à limiter les dépenses inutiles.
Adoptée à l’unanimité, cette révision budgétaire reflète la volonté de l’État de maintenir ses ambitions économiques tout en s’adaptant aux imprévus. Elle s’inscrit dans la vision à long terme du Burundi : devenir un pays émergent d’ici 2040.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale