La Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burundi a écarté, mardi 31 décembre, la candidature d’Agathon Rwasa, figure historique de l’opposition, et celle d’une dizaine de membres de la coalition « Un Burundi pour tous » en vue des législatives de juin prochain. Ancien président du Congrès national pour la liberté (CNL), Rwasa a été évincé de son parti en mars 2024 et siège encore à l’Assemblée nationale sous cette bannière. Selon la Céni, sa candidature viole le code électoral, qui interdit à un individu de se présenter sous deux étiquettes différentes, une accusation qu’il conteste.
Un cadre juridique contraignant
En décembre, le président Évariste Ndayishimiye a promulgué un décret restreignant les candidatures : un simple adhérent doit attendre un an après avoir quitté son parti pour se présenter, et deux ans pour un dirigeant.
Une mesure perçue comme ciblant spécifiquement Rwasa, arrivé deuxième à la présidentielle de 2020. « Ce processus électoral est corrompu », a-t-il déclaré, dénonçant une manœuvre pour éliminer les opposants au profit du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Signalons que Rwasa a décidé de ne pas déposer de recours devant la Cour constitutionnelle, jugeant cette démarche inutile. Cette exclusion marque un tournant pour la coalition « Un Burundi pour tous » et pose des questions sur l’avenir du pluralisme politique dans un pays où le parti au pouvoir consolide son emprise à chaque élection.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale