Le drame survenu dans le Canton de Manda-kao le 14 mai dernier interpelle plus d’un. Cette tragédie nous pousse à réfléchir sur nos responsabilités communes. La cohésion sociale et le vivre-ensemble sont si fragiles qu’un simple malentendu peut déclencher des atrocités entre Tchadiens.
Aujourd’hui, à Manda-kao, bien que l’ambiance soit timide, l’atmosphère est inquiétante. Dans cette zone, l’alerte est maximale.
Sur le terrain, dans le site, les rares foyers qui ont eu le courage de retourner dans ce village après la tragédie meurtrière du 14 mai, se déplacent ce mardi 27 mai avec des armes : machettes, gourdes et flèches en main.
Suite à une observation minutieuse de l’environnement, aux témoignages des victimes et des rescapés rencontrés ainsi qu’aux échanges avec les autorités locales, nous pouvons affirmer que ce drame est le fruit d’une manipulation politique visant à déchirer le tissu social. Pour quelle fin ? Dieu seul sait !
« Tuer un enfant ou une femme, c’est plus qu’une provocation », déclare le sous-préfet rural de Manda-kao.
Les victimes et les rescapés lancent un appel urgent au Gouvernement pour garantir un retour au calme et à la paix à Manda-kao.
Il est indéniable que l’État, par l’intermédiaire des administrateurs décentralisés, était bien informé de l’évolution de la situation. Les responsables locaux, y compris les chefs traditionnels, ont failli dans la prévention de ce triste événement ou du moins à minimiser les dégâts.
Actuellement, malgré les campagnes de sensibilisation pour inciter ceux qui avaient trouvé refuge ailleurs à revenir, nous constatons que les habitants préfèrent ramasser leurs affaires et quitter la zone.
Si l’État ne prend pas garde et n’initie pas un dialogue franc et sincère entre les acteurs concernés pour un pardon équitable, nous risquons de nous diriger vers une guerre civile aux conséquences catastrophiques.