La récente décision du cabinet d’avocats français Bourdon & Associés de se constituer aux côtés des avocats de Succès Masra, dans une procédure judiciaire en cours au Tchad, suscite une vive réaction de la Coalition des Associations de la Société Civile pour les Actions Citoyennes (CASAC).
Dans un communiqué signé par son président, Mahamoud Ali Seid, la CASAC fustige une « sortie tendancieuse » et une ingérence flagrante dans une affaire relevant strictement de la justice tchadienne. Selon lui, cette prise de position soulève des interrogations sur l’objectivité du cabinet français, dont le silence sur d’autres drames mondiaux, notamment au Congo ou à Gaza, laisse transparaître un engagement à géométrie variable.
« Pourquoi ce cabinet reste-t-il muet face aux crimes de guerre et au génocide que dénonce la Cour pénale internationale, alors qu’il trouve soudainement un intérêt dans une affaire tchado-tchadienne ? », s’interroge-t-il.
La CASAC y voit une volonté manifeste de servir un agenda politique caché, visant à alimenter les tensions internes, au moment où le Tchad cherche à consolider sa stabilité.
Allant plus loin, Mahamoud Ali Seid dénonce une attitude condescendante, typique des nostalgiques de la colonisation, affirmant que le combat pour la souveraineté africaine est aujourd’hui confronté à de nouvelles formes d’interférence occidentale, notamment judiciaires et médiatiques.
Tout en rappelant que Succès Masra bénéficie de la présomption d’innocence, la CASAC appelle les autorités tchadiennes à faire preuve de fermeté et de vigilance, et à protéger la justice nationale contre toute instrumentalisation étrangère.
Dans une pointe d’ironie, le président de la CASAC suggère au cabinet Bourdon & Associés de s’intéresser plutôt à la défense de Marine Le Pen, qu’il estime victime d’un acharnement politico-judiciaire en France.