Le 6 mai marque la Journée internationale sans régime, une date symbolique pour remettre en question les normes de beauté imposées, dénoncer la grossophobie et promouvoir l’acceptation de soi. Au-delà de la dénonciation des régimes amaigrissants souvent inefficaces et dangereux, cette journée est un appel à la bienveillance envers son corps et celui des autres.
Créée en 1992 par la Britannique Mary Evans Young, ancienne victime de troubles alimentaires, cette journée mondiale a pris de l’ampleur face à l’obsession croissante du “corps parfait”, alimentée par les réseaux sociaux, les publicités et les standards importés d’ailleurs.
Au Tchad, le rapport au corps est en pleine mutation. Entre les traditions qui valorisent certaines formes corporelles et les influences modernes qui imposent la minceur comme idéal, de nombreuses personnes – en particulier les jeunes et les femmes – se retrouvent prises dans une tension permanente entre acceptation et rejet de leur image.
« Je vois beaucoup de jeunes filles commencer des régimes extrêmes juste pour ressembler à des modèles sur Instagram », confie Aïssatou, nutritionniste à N’Djamena. « Pourtant, chaque corps est unique et mérite d’être respecté. La santé ne se limite pas à une taille ou un poids. »
Les dangers des régimes restrictifs sont bien réels : fatigue, carences, troubles du comportement alimentaire, et perte d’estime de soi. À l’inverse, la Journée internationale sans régime promeut une approche positive et équilibrée : écouter son corps, manger sainement sans se punir, bouger pour le plaisir, et surtout, cultiver l’amour de soi.
Cette journée est aussi l’occasion de sensibiliser à la grossophobie, encore peu reconnue au Tchad, mais bel et bien présente dans les discours, les regards et parfois même dans les politiques de santé.
À l’heure où les réseaux sociaux dictent de plus en plus nos comportements, il est essentiel de rappeler que le respect de soi et des autres commence par l’acceptation des différences physiques. Le bien-être ne devrait jamais être sacrifié au nom de l’apparence.