À l’occasion de la Journée internationale du travail, célébrée ce 1er mai au Stade Intwari à Bujumbura, le président burundais Évariste Ndayishimiye a lancé un message clair : pas question de céder à la plainte. Malgré une inflation galopante, des pénuries de carburant et des coupures d’électricité, le chef de l’État a affirmé qu’il « n’y a pas de pauvreté » au Burundi.
Il a appelé les citoyens à « travailler 16 heures par jour » et a fustigé ceux qui, selon lui, « gaspillent leur temps dans les cabarets ».
Les syndicats sonnent l’alarme sur la dégradation des conditions de vie
Célestin Nsavyimana, représentant de la Cosybu, n’a pas mâché ses mots. Il a dressé un sombre tableau de la vie des travailleurs, entre salaires rongés par l’inflation et absence de réponse du gouvernement face à leurs doléances.
Il a dénoncé la politisation du travail et le népotisme dans les recrutements. Pour lui, l’espace professionnel doit rester neutre : « Le travail n’est plus valorisé à cause de l’ingérence politique », a-t-il déploré.
Entrepreneur ou fonctionnaire : deux réalités opposées
Le président Ndayishimiye a salué les jeunes bénéficiaires du programme PAEEJ, devenus selon lui milliardaires en quatre ans. Il oppose leur réussite à la supposée passivité des fonctionnaires.
À cette même occasion, quatre cadres du programme ont été primés, recevant une promesse de pick-up. Pendant ce temps, les employeurs, eux, réclament des mesures fiscales d’urgence et un soutien international pour surmonter la crise économique.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale