À l’occasion de la Journée nationale de l’enseignement, la Synergie des syndicats des enseignants de la République démocratique du Congo (RDC) a lancé un appel pressant au gouvernement congolais pour qu’il tienne enfin ses engagements en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.
Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, la Synergie réclame l’instauration, d’ici la fin de l’année scolaire en cours, d’un système de rémunération unifié, juste et équitable. « La Synergie s’inquiète de la non-convocation des commissions techniques transparentes censées amorcer ce processus crucial », déplore-t-elle, évoquant un silence administratif inquiétant qui freine les réformes promises.
Le malaise des enseignants ne date pas d’hier. En octobre 2024, une marche pacifique organisée pour réclamer un salaire mensuel minimum de 500 USD, seuil jugé vital pour une vie décente, avait été violemment dispersée. Depuis, les revendications demeurent inchangées : régularisation des enseignants « Nouvelles Unités » (NU) et « Non Payés » (NP), paiement des arriérés de primes, suppression des disparités salariales et des inégalités dans l’attribution des avantages.
Autre point de tension : le fonctionnement de l’Inspection générale de l’enseignement. Les syndicats exigent la restauration de ses missions légales pour garantir la qualité des examens certificatifs. Ils dénoncent aussi les retards persistants dans le paiement des primes dues aux inspecteurs et aux autres intervenants du secteur.
Pour mémoire, lors de la commission paritaire entre gouvernement et syndicats du secteur éducatif, tenue à Bibwa en août 2024, les autorités s’étaient engagées à augmenter les salaires des enseignants de 100 000 francs congolais (soit environ 35 USD). Huit mois plus tard, cette promesse reste sans effet.
Les syndicats mettent en garde : sans avancée concrète, l’année scolaire 2024-2025 pourrait s’achever dans une crise ouverte. Ils appellent à des actes forts pour restaurer la dignité du métier d’enseignant en RDC.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale