Une page pourrait-elle enfin se tourner dans les relations tumultueuses entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ? Ce vendredi 25 avril 2025, sous les dorures feutrées du Département d’État américain, les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise s’apprêtent à parapher une « déclaration de principes », à l’invitation du secrétaire d’État Marco Rubio. Un geste fort, trois jours seulement après un communiqué conjoint entre Kinshasa et le groupe rebelle M23/AFC.
Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, sont les signataires attendus de ce document diplomatique. L’objectif : jeter les bases d’un cessez-le-feu durable dans une région minée depuis des décennies par des violences armées, rivalités politiques et intérêts économiques croisés.
Depuis sa nomination, Marco Rubio s’est activé dans l’ombre. Entretiens téléphoniques avec les présidents Tshisekedi et Kagame, échanges avec les médiateurs angolais et kényans : Washington affiche désormais sa volonté d’agir. La cérémonie, prévue à 14h (heure locale), sera suivie d’entretiens bilatéraux avec Christopher Landau, secrétaire d’État adjoint.
Doha, Washington : deux fronts pour une même paix
Si les États-Unis affirment soutenir le processus de Doha, conduit par le Qatar, ils n’en déploient pas moins leur propre feuille de route. Selon des sources diplomatiques, la déclaration de ce jour vise à harmoniser les efforts en cours, tout en ouvrant la voie à un dialogue plus inclusif. Le 21 avril, le médiateur qatarien Mohammed al-Khulaifi s’entretenait à Washington avec Massad Boulos, conseiller Afrique de la Maison Blanche. Un signe de coordination.
« Ce conflit dure depuis plus de trente ans. Il est temps d’y mettre fin », a déclaré récemment Boulos. Et pour Washington, la clé réside aussi dans l’économie : des discussions avancées portent sur un accord minier avec Kinshasa, mais également sur une coopération régionale élargie.
Alors que les projecteurs sont braqués sur Washington, une question demeure : cette déclaration sera-t-elle un tournant ou un simple sursis dans un cycle de tensions récurrentes ?