Installé en Afrique australe depuis 2024, l’ancien président congolais Joseph Kabila a confirmé son retour au pays dans une déclaration rendue publique le 8 avril. Ce vendredi 18 avril 2025, des proches ont affirmé à Tribune Échos qu’il s’était, dans les heures vespérales, rendu à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, point de départ stratégique pour son retour.
Des rumeurs non confirmées indiquent également qu’il aurait été aperçu à Kigali, capitale du Rwanda, laissant planer le doute sur son itinéraire exact.
Un retour motivé par la crise sécuritaire
Dans sa déclaration, l’ancien chef de l’État (2001-2019) a dénoncé la « dégradation de la situation sécuritaire » et la « déliquescence » des institutions congolaises, justifiant ainsi son retour « sans délai » pour « entamer une nouvelle phase » depuis l’est du pays, qu’il juge en péril.
Ce retour intervient alors que les Forces armées de la RDC (FARDC) affrontent les éléments de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) dans une région toujours sous tension.
Tensions politiques et relance du PPRD
Accusé par certains de liens avec le M23 — accusations rejetées comme « infondées » lors d’un échange à Johannesburg avec Thabo Mbeki — Kabila se positionne en acteur de la solution, appelant à une « approche endogène » de la crise.
Ce retour coïncide avec la relance de son parti, le PPRD, qui vient de fêter ses 23 ans. Mais les tensions politiques montent : à Kikwit, Jean-Pierre Bemba, ex-ministre de la Défense, a promis de révéler des « preuves » de l’implication de Kabila dans les violences armées.
Le retour de l’ancien président marque un tournant politique majeur en RDC, ravivant les clivages et alimentant les spéculations sur ses intentions futures.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale