N’Djamena, 10 avril 2025 – TribuneEchos
Le football tchadien traverse une zone de turbulences, et la Coordination Nationale des Jeunes pour l’Émergence et la Paix Durable au Tchad (CONAJEPDT) ne compte pas rester silencieuse. Dans un communiqué virulent publié ce 10 avril, l’organisation monte au créneau pour dénoncer la « gestion chaotique » du ministère de la Jeunesse et des Sports, qu’elle accuse de précipiter la descente aux enfers du football national.
Au cœur de cette nouvelle polémique figure le limogeage jugé « brutal et injustifié » de l’entraîneur des Sao, Kévin Nicaise. Pour la CONAJEPDT, ce renvoi est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Alors qu’il insufflait une nouvelle dynamique à notre sélection, il est évincé sans explication convaincante. Pourquoi briser cet élan ? », interroge le communiqué signé par Mahamet Oumar Ibrahim, Coordinateur national.
Une gouvernance jugée médiocre
La CONAJEPDT ne mâche pas ses mots : elle pointe du doigt « le manque de leadership, l’absence de vision » et les décisions jugées « absurdes » du ministère en charge du sport. « Chaque rencontre devient une humiliation nationale. Nous sommes battus par de petites équipes, et cela semble ne déranger personne », déplore le document.
Selon l’organisation, l’instabilité à la tête de l’encadrement technique des Sao symbolise l’amateurisme ambiant. « Comment bâtir une équipe compétitive sans continuité ? », s’indigne la CONAJEPDT, qui affirme que le ministère fonctionne sans stratégie claire, au détriment des ambitions sportives du Tchad.
Un appel à l’action immédiate
Dans son communiqué, la Coordination formule des exigences précises :
• Le rétablissement immédiat de Kévin Nicaise à la tête de l’équipe nationale ;
• L’abandon pur et simple du processus de recrutement d’un nouvel entraîneur ;
• La fin des nominations basées sur le copinage ;
• L’adoption d’une gestion plus professionnelle, transparente et visionnaire.
La CONAJEPDT appelle le ministre à « écouter la voix de la raison » et à mettre fin à des pratiques qu’elle qualifie de néfastes pour l’avenir du football tchadien. Faute de quoi, elle affirme qu’il devra « répondre de son échec devant la jeunesse et l’histoire ».
Un secteur à reconstruire
Alors que le Tchad célèbre cette année six décennies d’indépendance, le football, miroir des frustrations d’une jeunesse en quête d’unité et de fierté nationale, reste enlisé dans une gestion que plusieurs acteurs jugent défaillante. Le cri d’alerte de la CONAJEPDT illustre une colère grandissante au sein de la société civile, déterminée à refuser la fatalité sportive.
Dans un contexte où le sport est souvent présenté comme un vecteur de paix et de cohésion sociale, cette crise au sein du football tchadien relance le débat sur l’urgence d’une réforme structurelle du secteur.
« Sao un jour, Sao toujours », conclut le communiqué — un appel vibrant à ne pas laisser mourir la passion du ballon rond au Tchad.