La justice française a officiellement achevé son enquête sur les “biens mal acquis” gabonais, une investigation qui a souligné des pratiques de corruption au sein de l’élite politique gabonaise. Cette affaire, ouverte en 2010, a ciblé 11 descendants d’Omar Bongo, ainsi que la BNP Paribas et l’ancienne miss France, Sonia Rolland. Le Parquet national financier doit maintenant décider si des poursuites judiciaires seront engagées.
Le juge d’instruction, chargé de cette enquête, a annoncé la conclusion des investigations sur un patrimoine immobilier évalué à 85 millions d’euros, que plusieurs membres de la famille Bongo sont accusés d’avoir acquis de manière frauduleuse en France. L’État gabonais, en tant que partie civile dans cette affaire complexe, souligne l’importance de cette enquête qui remonte à plus de 15 ans.
Les biens en question auraient été obtenus par le biais de fonds liés à la “Françafrique”, un système de corruption et de cooptation politique entre la France et ses anciennes colonies africaines. Ce phénomène a été au centre de nombreuses affaires, dont celle d’Elf, illustrant les réseaux d’influence qui ont longtemps prévalu.
Des éléments révélés par l’AFP indiquent qu’Omar Bongo aurait transféré au moins 52 millions d’euros en espèces à une société gabonaise, Atelier 74, pour financer des acquisitions immobilières et des travaux de rénovation. Cet argent passait ensuite par le compte français de cette société.
Il convient de souligner qu’Ali Bongo ne fait pas actuellement l’objet d’une mise en examen. Toutefois, le coup d’État militaire survenu en août 2023, qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, remet en question son immunité en tant que chef d’État, le rendant potentiellement susceptible de poursuites dans cette affaire.