L’exploitation minière illégale bat son plein dans la province de la Tshopo, malgré l’interdiction formelle de l’Assemblée provinciale en décembre dernier. Dans les territoires de Bafwasende et Banalia, la société civile tire la sonnette d’alarme face à la présence de sociétés étrangères, notamment chinoises, qui exploitent les ressources en collaboration avec des coopératives locales, souvent en violation des lois congolaises.
Des entreprises étrangères pointées du doigt malgré l’interdiction provinciale
Selon Franck Bangwabedi, président de la société civile de Bafwasende, ces sociétés opèrent sans respecter les normes environnementales et légales. « Elles collaborent avec des coopératives qui ne respectent pas les lois congolaises », dénonce-t-il. Même constat à Banalia, où Didier Maindo observe l’arrivée massive d’engins et de véhicules transportant du carburant vers les sites miniers.
L’impact de cette exploitation illégale est désastreux pour les populations locales. Les rivières Ituri, Aruwimi et Nepoko à Bafwasende, ainsi que la rivière Télé à Banalia, sont fortement polluées, mettant en péril la pêche et l’accès à l’eau potable. Pire encore, cette pollution engendre des tensions interprovinciales, notamment entre la Tshopo et le Bas-Uele.
Malgré les multiples dénonciations, aucune action concrète n’a été menée par les autorités compétentes. « On ne sait pas s’ils sont corrompus », s’interroge la société civile de Banalia, face à l’inaction du gouvernement provincial. Alors que l’exploitation se poursuit, les habitants, démunis, subissent les conséquences environnementales et sanitaires de cette ruée vers l’or incontrôlée.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale