Le 2 février 2008, le Tchad se retrouve plongé dans une crise majeure. Une incursion rebelle, lancée depuis le Soudan, pénètre la capitale, N’Djamena. Ce jour-là, une coalition de mouvements rebelles déclenche une offensive visant la présidence de la République, marquant le début de deux jours de combats intenses.
Les forces de l’Armée Nationale Tchadienne font face à des rebelles armés, entraînant des tirs d’armes lourdes et des bombardements qui résonnent dans toute la ville. Les habitants de N’Djamena vivent alors des heures de terreur, tandis que des infrastructures gouvernementales et civiles subissent d’importantes frappes. La situation est chaotique et les pertes humaines se multiplient des deux côtés, touchant également un grand nombre de civils.
D’après un rapport de la Commission nationale d’enquête, cet affrontement a causé 977 décès et 1 758 blessés. Parmi les victimes, on dénombre également 32 cas de viols déclarés et 380 personnes arrêtées, militaires et civils confondus. Cet événement tragique laisse des cicatrices profondes dans la mémoire collective du pays.
Parmi les figures emblématiques disparues, on trouve le Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh, secrétaire général du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), arrêté à son domicile sans suite. En revanche, d’autres personnalités politiques ont eu plus de chance : Ngarlejy Yorongar du parti “FAR” et l’ancien président Lol Mahamat Choua du “RDP” réussissent à regagner leur famille après cette offensive.
La situation se stabilise finalement à partir du 4 février 2008 grâce au contrôle total exercé par le Général Idriss Déby sur N’Djamena. Ce tournant marque une étape importante vers la liberté et la démocratie au Tchad, mettant fin au joug de la dictature. Aujourd’hui, 17 ans plus tard, cet événement demeure gravé dans les mémoires comme un moment décisif dans l’histoire politique du Tchad. La réminiscence des combats rappelle aux Tchadiens les défis auxquels leur pays a dû faire face et soulève des questions persistantes sur l’état actuel de la sécurité et de la gouvernance au Tchad.