Le ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya, a annoncé la reconduction des mesures de restriction temporaire d’importation pour certains produits dans l’ouest de la République démocratique du Congo. Pour une durée de 12 mois, l’importation des carreaux, faïences, câbles électriques et barres de fer sera limitée. Cette décision vise à protéger l’industrie locale et à combattre le dumping, la fraude et la sous-évaluation.
Encourager la production locale
Ces restrictions reflètent la volonté du gouvernement de soutenir les entreprises congolaises qui paient des taxes et génèrent des emplois. Elles visent aussi à réguler le marché en éliminant les produits importés frauduleusement via les frontières. Selon le ministère, la production nationale, notamment dans la zone économique spéciale de Maluku, est suffisante pour répondre aux besoins du marché.
Pour les zones où l’accès aux produits locaux reste difficile, des dérogations d’importation pourront être accordées. Les opérateurs concernés doivent cependant fournir des documents validés par le Guichet Unique Intégral du Commerce Extérieur (SEGUCE-RDC).
Un tournant industriel au pays de Lumumba
La protection de l’industrie locale s’inscrit dans une dynamique amorcée par le gouvernement, notamment avec l’inauguration en 2023 de la première usine de carreaux et faïences “made in Congo” à Maluku. Ce projet, piloté par Saphir Ceramics, a généré 6 000 emplois et marqué un pas important dans l’autonomie industrielle du pays.
Avec cette stratégie, la RDC ambitionne de réduire sa dépendance aux importations tout en stimulant la création de richesses sur son territoire. Toutefois, ces mesures ne sont pas sans défis, comme en témoignent les tensions passées avec la Zambie, aujourd’hui résolues. Le succès de ces restrictions dépendra de leur mise en œuvre et de leur impact réel sur l’économie congolaise.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale