En avril 2021, le Tchad a amorcé une transition délicate qui a ouvert la voie à une dynamique politique inédite. Cette période de trois ans, culminant avec les élections générales, a vu une montée en puissance des jeunes dans l’arène politique, soulevant des questions sur leur capacité à relever les défis du pays.
Traditionnellement, le paysage politique tchadien a été dominé par des figures établies, souvent perçues comme représentantes d’un système où népotisme et clientélisme prédominent. L’accès à l’emploi et aux postes de responsabilité était souvent conditionné par l’affiliation à un parti ou par des relations familiales influentes. Ce phénomène, connu sous le nom de « doungourisme », illustre un système où les opportunités sont réservées à ceux qui maîtrisent les réseaux politiques.
Cependant, durant la transition, un nombre croissant de jeunes diplômés sans emploi s’est tourné vers la politique non pas pour défendre une idéologie, mais par nécessité économique. Face à un marché de l’emploi saturé, ces jeunes aspirants cherchent avant tout à sécuriser leur avenir professionnel. Cette quête pourrait-elle catalyser un changement profond dans la politique tchadienne ?
Les élections couplées du 29 décembre 2024 marquent un tournant décisif avec l’annonce des résultats provisoires par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) prévue ce soir. Nous avons observé une multiplication des candidatures jeunes au sein de divers partis. Ces élections marquent-elles la fin d’un système en place depuis trois décennies ?
Avec la participation massive des jeunes pendant les campagnes, peut-on dire qu’ils sont prêts à relever les défis qui minent la société tchadienne ? Les enjeux sont multiples : corruption endémique, manque d’infrastructures, crise économique et sociale… Pour apporter un changement significatif, ces nouveaux acteurs politiques devront proposer des solutions concrètes et mobiliser les citoyens autour d’une vision partagée pour l’avenir du Tchad.
Alors que nous nous dirigeons vers la clôture de cette transition, il est essentiel d’observer comment cette nouvelle génération s’approprie les enjeux politiques et sociaux. Une page se tourne-t-elle dans la sphère politique tchadienne ? Les jeunes peuvent-ils incarner le changement tant attendu ? Les Tchadiens ont-ils accordé leurs voix à cette jeunesse ou souhaitent-ils maintenir l’ancien système ? Les résultats provisoires de ce soir nous en diront plus, mais l’engagement croissant des jeunes dans la vie politique est sans aucun doute un signe d’espoir pour l’avenir du Tchad.