Dimanche 24 novembre 2024, au terme de la COP29 à Bakou, un engagement financier majeur a été pris par les pays développés. Sous l’égide des Nations Unies, ils ont promis d’augmenter leurs prêts et dons aux pays en développement pour atteindre “au moins 300 milliards de dollars” par an d’ici 2035. Pourtant, cet accord, obtenu après des négociations exténuantes, a suscité un profond mécontentement parmi les représentants des pays les plus vulnérables au changement climatique.
La conférence, marquée par des tractations interminables et des désaccords houleux, s’est achevée dans une atmosphère tendue. Malgré le caractère historique de cet engagement financier, il a été immédiatement critiqué pour son manque d’ambition. Ali Mohamed, représentant du groupe africain, n’a pas mâché ses mots, qualifiant le financement de “trop faible, trop tardif et trop ambigu”. Des sentiments partagés par Evans Njewa, porte-parole des 45 pays les plus pauvres, qui a dénoncé un accord “pas à la hauteur de l’urgence climatique”.
Pour Chandni Raina, déléguée indienne, le montant proposé est “lamentablement faible”. Elle n’a pas hésité à pointer du doigt la présidence azerbaïdjanaise de la COP29, critiquant sa gestion des négociations. Ces réactions traduisent une frustration croissante des pays en développement, confrontés aux conséquences les plus graves des changements climatiques.
L’accord prévoit une augmentation progressive des financements climatiques, passant de 100 milliards actuellement à 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Ces fonds sont destinés à aider les pays en développement à s’adapter aux impacts des inondations, des sécheresses et des canicules, des phénomènes qui s’intensifient sous l’effet du réchauffement global.
Cependant, pour de nombreux observateurs, ce montant reste insuffisant. Il reflète une déconnexion entre les besoins réels des populations vulnérables et les moyens alloués. De plus, les critiques soulignent le caractère flou des mécanismes de distribution et l’incertitude quant à l’origine exacte de ces fonds.
La COP29 a une fois de plus mis en lumière les fractures profondes entre les pays du Nord et ceux du Sud. Alors que les pays riches insistent sur leurs engagements financiers, les pays pauvres, qui subissent de plein fouet les conséquences du réchauffement, réclament des actions plus concrètes et immédiates.
La conférence a également révélé l’incapacité des nations à surmonter les désaccords historiques autour de la responsabilité climatique. Les pays en développement estiment que les grandes puissances, principales responsables des émissions de gaz à effet de serre, doivent assumer leur part en contribuant davantage aux efforts d’adaptation et de mitigation.
Alors que la planète continue de subir les effets croissants du changement climatique, les promesses financières tardent à se matérialiser en solutions tangibles. L’accord de Bakou, bien qu’un pas en avant, reste perçu par beaucoup comme un compromis insuffisant face à l’ampleur des défis à venir.