Dimanche 17 novembre, le ministre gabonais de l’Intérieur, Hermann Immongault, a annoncé les résultats provisoires du référendum constitutionnel organisé la veille. Selon les chiffres officiels, 91,80 % des électeurs ont voté en faveur de la nouvelle Constitution, contre 8,20 % pour le « non ». Le taux de participation, bien que non encore précisé, témoigne de l’importance accordée par les Gabonais à ce scrutin crucial.
La réforme constitutionnelle introduit des changements majeurs dans l’organisation des institutions au Gabon, instaurant un régime présidentiel où le chef de l’État devient la figure centrale du pouvoir exécutif. Avec cette nouvelle loi fondamentale, le président, élu pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, exercera des pouvoirs étendus, notamment :
- Suppression du poste de Premier ministre, consolidant son rôle de chef de l’exécutif.
- Contrôle parlementaire accru, avec la faculté pour le Parlement de mettre en accusation le président devant la Haute Cour de justice.
En parallèle, de nouvelles conditions ont été établies pour les candidats à la présidence : ils devront être âgés de 35 à 70 ans et être nés d’au moins un parent gabonais. Une disposition notable interdit également à un membre de la famille du président sortant de lui succéder directement, marquant une rupture avec les dynasties politiques souvent dénoncées en Afrique.
Les résultats annoncés restent pour l’instant provisoires. La Cour constitutionnelle doit encore examiner les éventuels contentieux électoraux avant de proclamer les résultats définitifs. Cette procédure vise à garantir la transparence et la légitimité de ce scrutin, qui redessine profondément l’architecture institutionnelle du Gabon.
La nouvelle Constitution suscite des réactions contrastées. Si ses partisans saluent un cadre institutionnel modernisé, d’autres voix critiquent la concentration des pouvoirs entre les mains du président, redoutant un recul démocratique. Ces transformations institutionnelles interviennent dans un contexte politique marqué par des aspirations à plus de stabilité et de gouvernance transparente.
L’avenir dira si cette réforme répondra aux attentes des citoyens ou si elle alimentera de nouvelles controverses. En attendant, ce référendum marque un tournant décisif dans l’histoire politique du Gabon.