La province du Batha, au cœur du Tchad, constitue un passage incontournable pour les pasteurs transhumants lors de leurs migrations saisonnières. Ce territoire, caractérisé par un relief plat, présente un climat dual : au sud, sahélien, il offre des saisons humides et sèches propices aux activités agricoles et pastorales ; au nord, semi-désertique, il se distingue par des conditions plus rigoureuses et des précipitations rares.
Dans cette région, l’élevage demeure l’activité dominante, exercée selon des méthodes traditionnelles. La transhumance, pilier de ce mode de vie pastoral, suit un cycle bien établi. Pendant la saison des pluies, les troupeaux se dirigent vers le nord pour profiter des pâturages verdoyants. Mais dès l’installation de la saison sèche, les transhumants amorcent leur descente vers le sud, traversant le Batha à la recherche de pâturages et d’eau pour leurs bêtes.
Sur leur trajet, ils s’arrêtent dans des zones stratégiques où des ressources temporaires demeurent accessibles. Cependant, ce déplacement s’accompagne de défis considérables : conflits d’accès aux ressources, pression environnementale et parfois insécurité compliquent leur périple. Malgré ces obstacles, ce mode de vie reste vital pour les éleveurs et pour l’économie locale, tout en préservant un équilibre fragile avec l’environnement.
Le passage des transhumants à travers la province du Batha illustre de manière saisissante le lien indéfectible entre l’homme, son troupeau et la nature dans cette région sahélienne du Tchad.