Le gouvernement tchadien a fermement rejeté les allégations de mort et de torture rapportées lors du transfert des prisonniers des événements du 20 octobre 2022 vers la prison de Koro Toro. Ce démenti fait suite à un rapport publié le 6 août par Human Rights Watch, qui s’est basé sur les témoignages de 72 anciens détenus.
Selon le rapport, 11 personnes auraient trouvé la mort en raison de la soif et de l’épuisement lors du transfert de N’Djamena à Koro Toro, une prison située dans une région désertique au centre du pays. Abderaman Koulamallah, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, porte-parole du gouvernement, a qualifié ces allégations de “complètement mensongères”. Il a affirmé que les détenus avaient été traités avec dignité et que personne n’était mort durant le trajet.
Koulamallah a exprimé son étonnement face aux affirmations selon lesquelles les prisonniers auraient été privés d’eau. “C’est complètement abracadabrant. Quand on traverse des zones désertiques, il est impossible d’avoir de l’urine sans eau”, a-t-il déclaré à RFI. Il a également insisté sur le fait que l’armée tchadienne ne se livrait pas à de telles pratiques, affirmant que ces accusations étaient le fruit d’une imagination débridée.
En réponse aux accusations, le gouvernement a annoncé son intention d’ouvrir une enquête pour contredire les allégations et se réserve également le droit de poursuivre Human Rights Watch pour diffamation. Koulamallah a précisé qu’il n’y avait qu’une seule femme arrêtée à Koro Toro, qui avait ensuite été transférée à la prison de Klessoum pour des raisons de sécurité.
Les manifestations du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition ont entraîné l’arrestation de milliers de personnes. Alors que le gouvernement ne reconnaît que 73 morts, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) en dénombre 128, avec 12 disparus. Les organisateurs des manifestations évoquent quant à eux plus de 300 décès.