Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) dans un rapport de 2022 dresse le bilan humain dû aux conséquences de la transhumance et des tensions intercommunautaires au Tchad qui est déjà particulièrement lourd.
Selon l’instance statutaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Tchad a enregistré plus de 24 incidents à travers le pays dont 9 à l’Est, 7 au Sud, 8 dans le Lac.
D’après ce rapport, ces affrontements auraient fait 309 morts et 182 blessés, et plus de 6 500 personnes déplacées et ayant entraîné la destruction de biens et de moyens de subsistance.
Dans le même sens, dans une étude menée par le cluster Protection dans la province du Lac en juillet 2021, le rapport révèle que les principales raisons des tensions intercommunautaires sont l’accès aux ressources économiques (49%), l’accès à la terre (21%) et l’accès aux services (11%).
Il est donc ainsi important de rappeler que la rareté des ressources naturelles due aux catastrophes naturelles, notamment les pâturages et l’eau, est devenue une source de tensions entre éleveurs et agriculteurs ces dernières années.
Pour OCHA, les conflits intercommunautaires ne sont pas rares au Tchad, mais l’ampleur sans précédent des violences enregistrées ces dernières années, conjuguée à la prolifération des armes parmi les civils, a incité le gouvernement à déclarer l’état d’urgence dans les provinces orientales du Ouaddaï et du Sila en janvier 2021, et déjà plus tôt en 2019.
“Afin de mettre un terme à ces conflits, il est impératif d’identifier des solutions à long terme pour répondre aux besoins des éleveurs, des agriculteurs et de la population générale en termes de disponibilité et d’accès aux ressources naturelles et services”, suggère le rapport.