Manque d’engouement, vote sous pression des militaires, insuffisance des bulletins “non”, non-retrait des cartes d’électeur, la plateforme des médias indépendants pour des élections apaisées au Tchad (PMIEAT) dresse une liste des irrégularités du scrutin référendaire du 17 décembre.
Le Tchad a organisé ce 17 décembre un référendum deux ans après la mort de Déby père pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel. Mais la commission nationale d’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) impartiale “n’a pas fait les choses dans les règles de l’art”, analyse Allahondoum Juda, coordonnateur de la plateforme lors d’un point-presse ce matin.
Il relève principalement un manque d’engouement autour de la consultation. “La participation n’a pas atteint les proportions souhaitées”, informe le coordonnateur.
Ensuite, le délai accordé au retrait des cartes d’électeur est court, estime Allahondoum Juda. Conséquence, des cartes “dont la qualité reste à désirer” sont entassées le jour du scrutin dans les bureaux de vote.
Une autre irrégularité est le vote des militaires. Ces derniers ont voté “sous pression” et sans isoloir. Au sud du pays, la CONOREC a envoyé insuffisamment ou pas du tout les bulletins “non”, confie Allahondoum Juda.
Le coordonnateur de la plateforme des médias indépendants pour des élections apaisées au Tchad a enfin saisi l’occasion pour critiquer la haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA). L’instance de régulation a privilégié les médias publics et internationaux, les pages Facebook dans la couverture au détriment des médias privés. Ainsi, les meetings des partisans du “non” sont moins couverts car “ne disposant de moyens”.
En dépit des innombrables irrégularités, la PMIEAT exhorte la CONOREC “à l’impartialité et à l’honnêteté dans la compilation des résultats” pour éviter une crise post-électorale. Une considération des médias privés est aussi recommandée par Allahondoum Juda.