La Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (RDC), la Monusco, et l’armée congolaise ont lancé une opération conjointe vendredi pour empêcher le groupe rebelle Mouvement du 23 mars (M23) de s’emparer de villes clés dans l’est du pays, ont indiqué les deux parties dans un communiqué.
“Notre objectif principal est de stopper toute velléité du M23 d’envahir Sake ou Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu”, a déclaré le commandant de la Monusco, le général brésilien Otávio Rodrigues de Miranda Filho, dans un communiqué envoyé à l’agence EFE vendredi en fin de journée.
“Nos troupes sont déployées dans toute la région et si des groupes armés s’approchent de ces villes, la Monusco et les FARDC (Forces armées de la RDC) défendront la population civile”, a ajouté M. Filho.
Au cours des derniers mois, des affrontements entre le M23 et des groupes armés alignés sur l’armée ont eu lieu dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu, entraînant le déplacement de quelque 300 000 personnes.
Selon l’ONU, près d’un million de personnes dans cette province ont été déplacées par le conflit actuel, qui a débuté en 2022.
“Ces conflits représentent une menace majeure pour l’accès humanitaire et pour les personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans des endroits situés en dehors de Goma”, a déclaré le général brésilien, avertissant que le M23 avance vers la ville de Sake, près de la capitale provinciale.
Le M23 est réapparu en mars 2022 après plusieurs années de faible activité et a réussi en quelques mois à occuper de nombreuses zones et emplacements stratégiques dans l’est de la RDC, bien qu’il se soit retiré de certaines de ces zones au milieu de cette année sous la pression des dirigeants de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), un bloc qui a déployé une force régionale pour lutter contre les rebelles.
Après des mois de calme relatif, les combats ont repris au début du mois dernier, cette fois contre d’autres groupes rebelles travaillant avec l’armée congolaise pour empêcher l’avancée des insurgés.
Depuis, le M23 a pu avancer jusqu’à la ville de Kibumba, à une vingtaine de kilomètres de Goma, l’une des villes les plus peuplées de l’Extrême-Orient congolais, ainsi qu’une base pour de nombreuses organisations humanitaires.
Les offensives du M23 ont également provoqué une escalade des tensions entre la RDC et le Rwanda au sujet de la collaboration présumée de Kigali avec le groupe, ce que les autorités rwandaises ont toujours nié, bien qu’au moins deux rapports de l’ONU l’aient confirmé.
Dans le même temps, le Rwanda et le M23 accusent l’armée congolaise de coopérer avec les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondées en 2000 par des responsables du génocide de 1994 et d’autres Rwandais exilés en RDC pour reprendre le pouvoir politique dans leur pays d’origine. Cette collaboration a également été confirmée par l’ONU.
Depuis 1998, l’est de la RDC est en proie à un conflit alimenté par les milices rebelles et l’armée, malgré la présence de la Monusco, qui compte quelque 16 000 hommes en uniforme sur le terrain.
TribuneEchos avec Africanews