Le Tchad vit sans justice depuis le 21 mars 2022, date où les magistrats ont décidé d’observer une grève sèche et illimitée sur l’ensemble du territoire national. Ceci pour protester contre l’insécurité qu’ils font objet et qui règne dans les tribunaux.
Faut-il le rappeler, les magistrats sont constamment brutalisés, tabassés et humiliés à domicile ou dans les juridictions un peu partout dans le pays.
Les derniers en date sont les cas de Mao dans le Kanem et de Kelo dans la Tandjilé. Les magistrats sont laissés à eux-mêmes, sans défense.
Bientôt deux (2) semaines d’arrêt de travail, ni le Ministre de la Justice ni les plus hautes autorités du pays n’ont réagi face à cette situation. Silence totale !
« Les autorités ne cherchent pas à nous trouver des solutions. Ils viennent par d’autres voies pour menacer les gens à reprendre le travail », déplore un magistrat que nous avons interrogé.
Les détenus en instance de jugement ramassent les pots cassés
La grève des magistrats pénalise les détenus dans les maisons d’arrêt, les gendarmeries et les Commissariats qui attendent à être situés sur leur sort.
Selon un Magistrat, normalement, les détenus des maisons d’arrêt en instance de jugement, doivent être statués sur leur sort après un mois mais avec la grève, ils sont allés au delà des 30 jours.
« En plus de ça, les détenus dans les gendarmeries et les Commissariats ont juste 48h pour être déféré devant un parquet mais depuis la grève, plusieurs détenus croupissent dans les prisons illégalement», a-t-il ajouté.
Les Commissaires et CB font la loi
Profitant de la situation, les Commandants de Brigades (CB) et les Commissaires font leur loi en se substituant aux magistrats pour juger, amender et statuer sur le sort des détenus.
Les plus hautes autorités du pays doivent briser le silence sur la situation des magistrats pour prendre les choses en main et assurer la sécurité des magistrats afin que les juridictions retrouvent vie.
Mr Allhabo doit faire quelque chose