À Ndjamena la capitale, beaucoup de jeunes se sont lancés dans la confection des logos sur les t-shirts, casquettes et aussi les cachets administratifs ou commerciaux pour subvenir à leurs besoins. Cependant, en fabriquant des cachets, ces jeunes courent d’énormes risques car ils risquent de se trouver en prison.
Ils sont très nombreux à travers la ville de N’djamena à se faire un chemin dans ce métier d’art. Il suffit juste de faire un tour à Moursal, kabalaye ou encore Chagoua pour rencontrer ces jeunes qui mettent de l’art au service de la nation. Mais c’est surtout entre l’hôpital général de référence nationale et l’hôpital de la mère et de l’enfant qu’on les trouve souvent.
Un cachet administratif ou commercial se vend entre 7.500f et 10.000f, pour celui fait à base du bois alors l’automatique se vend entre 12.500 20.000f.
“Le mobile de fabrication d’un tampon consiste à graver le texte et les visuels sur une plaque de caoutchouc. Cette dernière est spécialement conçue pour la fabrication de tampons encreurs. La conception du tampon comprend alors sa personnalisation.” Indique Ndjerabé Siméon, le doyen des sérigraphes avec 40 ans d’expérience à son active.
Il livre que ce métier lui a permis de vivre et nourrir sa famille pendant plus de 4 décennies. “J’ai commencé ce métier tôt, en 83 à Moundou alors que j’étais encore au lycée malgré le risque de ce métier. Au fil des temps, je me suis perfectionné et maintenant j’ai quitté de l’archaïque au moderne.” affirme t’il.
Le risque de ce métier est bien réel surtout quand les hors la loi décide de vous nuire. “Pas plus que ce matin, un homme est venu pour que je lui confectionne le tampon de la police nationale; je lui ai demandé un papier de l’autorisation de sa hiérarchie, il a fui pour ne plus revenir.” témoigne Ndjerabé Siméon.
Comme lui, poursuit-il, j’ai déjà arrêté des centaines pendant mon long parcours qui essaient de me duper et créer d’ennuis aux honnêtes et paisibles citoyens. “J’ai un contact permanent avec le commissariat de CSP3 qui sont toujours ponctuel quand je les appelle.” a-t-il ajouté.
Cependant selon ce dernier, pour avoir un cachet, les administrateurs doivent se présenter munis d’une autorisation de la hiérarchie concernée et pour les commerçants une autorisation délivrée par l’agence nationale des investissements et des exportations (ANIE) qui atteste que le commerçant s’est déclaré.