Au Tchad et plus particulièrement à Ndjamena, l’accueil, la prise en charge et le manque de professionnalisme dans les hôpitaux et les centres de santé publics, poussent les patients à aller se soigner dans les cliniques privées.
Un petit tour dans les hôpitaux publics nous a permis de constater les faits. De l’hôpital de La Renaissance à l’hôpital de la mère et de l’enfant en passant par l’hôpital général de référence nationale, le manque d’organisation décourage les patients.
Les malades sont mal accueillis à la réception des hôpitaux, les médecins sont souvent absents dans leurs lieux de service. Les rares qui sont présents ne s’investissent pas comme il faut pour soigner les malades mais les orientent plutôt vers leur propres cliniques respectives, d’où le manque de professionnalisme.
Pour faire la radio ou passer au scanner, il faut venir à 3h ou 4h du matin. D’autres passent la nuit sans pouvoir réussir à le faire.
” C’est depuis deux semaines que je cherche à rencontrer un pneumologue. Chaque fois, il vient le matin et à midi il est déjà dans sa clinique pour gérer les patients et il me dit de le suivre là-bas. Pourtant je n’ai pas les moyens.” Se plaint pitoyablement une patiente.
Comme elle, Sylvestre est découragé par le comportement des médecins qui gèrent en même temps d’autres cliniques. ” Je suis venu pour la consultation et le médecin me demande de le retrouver dans sa clinique pour mieux me gérer. Car il me dit que mon problème là prendra beaucoup de temps, confie-t-il.
Pourtant selon un médecin généraliste rencontré à l’hôpital de la mère et de l’enfant, un C.H.U ( centre hospitalier universitaire), c’est le dernier niveau de référence nationale. C’est-à-dire qu’on peut déplacer un patient de la clinique vers l’un des trois CHU de Ndjamena à savoir, l’hôpital général de référence nationale, l’hôpital de la mère et de l’enfant et l’hôpital la Renaissance et non l’inverse.
Cependant certains patients aisés préfèrent se soigner avec tous leurs membres de famille dans les cliniques les plus modernes. D’autres se font même appelé “clients” au lieu de patients.